Ihh, solo perchè schedano i sindacalisti e vedono comunisti dappertutto, come negli anni '50...
Si sa che i sindacalisti e i giudici sono tutti comunisti, no? Lo dice sempre anche Pieffebi.
LE MONDE | 01.08.02 | 14h18
• MIS A JOUR LE 01.08.02 | 14h36
En Italie, des grévistes ont été fichés par la police
Rome correspondance
Peut-on encore s'inscrire impunément à un syndicat et participer à une grève dans cette Italie berlusconienne qui semble découvrir, cinquante ans après, le maccarthysme ? On peut se poser la question. A Tolentino, dans la région des Marches, les carabiniers se sont présentés aux portes de quatre entreprises pour réclamer la liste des ouvriers syndiqués et de ceux qui avaient participé aux grèves organisées par la CGIL, la Confédération générale du travail. Même démarche, mais cette fois de la police, à Benevento, en Campanie. En ligne de mire, toujours l'organisation syndicale de gauche, engagée, ces derniers mois, dans un long bras de fer contre le gouvernement Berlusconi sur la réforme du droit des licenciements.
Après le tollé soulevé par la CGIL, les carabiniers se sont empressés d'ouvrir une enquête interne. Le résultat a été le limogeage du jeune commandant de Tolentino. Il aurait agi de façon trop zélée, en allant au-delà de ce qui lui avait été demandé. Mais l'incident est loin d'être clos.
Le ministère du travail déclare n'être pour rien dans cette décision de ficher les grévistes. Reste que tout a commencé le jour où le ministre Roberto Maroni s'est renseigné sur le nombre réel des participants aux grèves de la CGIL. C'était le moment le plus âpre du conflit social. Il voulait prouver que la bataille de Sergio Cofferati, le secrétaire de la CGIL, était peu suivie. La lutte était donc éminemment politique. Les carabiniers et les policiers se sont mis diligemment au travail en recueillant ces chiffres de la seule façon qu'ils connaissaient, c'est-à-dire en exigeant la liste des adhérents, ce qui a été fait dans les Marches et en Campanie, et probablement ailleurs, selon la CGIL.
Des initiatives "inopportunes et personnelles" comme le déclarent aujourd'hui les responsables gouvernementaux ? Selon plusieurs témoignages, les carabiniers, à Tolentino, ont invoqué une "disposition générale" et confirmé, dans un papier remis aux responsables d'une de ces entreprises "visitées", qu'il s'agissait d'"un contrôle national".
"INTIMIDATIONS"
En juin, c'est le garde des sceaux, Roberto Castelli, qui s'était retrouvé au cœur d'une polémique virulente pour avoir exigé la liste des magistrats qui avaient participé à la grève générale de la profession contre la réforme envisagée par son ministère. "Ces épisodes, souligne le sénateur des démocrates de gauche Guido Calvi dans le rapport parlementaire présenté à ce sujet, montrent clairement l'image d'un gouvernement qui lance des intimidations, pire que dans les années 1950 chez Fiat."C'était l'époque où l'on fichait les ouvriers communistes.
Il est connu que le président du conseil et ses amis politiques ont tendance à voir des "communistes", des ennemis partout. Son avocat et aujourd'hui député, Cesare Previti, inculpé dans le procès à Milan pour corruption de juges - procès où figure d'ailleurs aussi le président du conseil -, a récemment demandé, lui, la liste des adhérents à Magistratura democratica, le courant de gauche de la magistrature. Il veut s'assurer qu'aucun d'entre eux ne soit appelé à le juger.
Salvatore Aloïse