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    scemo del villaggio
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    Predefinito Monsignor Fellay a Fideliter: "Malgrado i nostri sforzi, Roma non ci capisce"

    Malgré nos efforts, à Rome, on ne nous comprend pas !


    Résumé : Entretien avec Mgr Bernard Fellay

    auteur/source : Publié dans Fideliter 149, septembre-octobre 2002



    Fideliter : Monseigneur, vous êtes maintenant parvenu aux deux tiers de votre mandat de Supérieur général. Quel bilan pouvez-vous tirer de votre charge ?
    Mgr Fellay : Le bilan que je puis en tirer à l’heure actuelle, c’est que l’histoire de la Fraternité est une histoire fascinante, extraordinaire. Il est vraiment enthousiasmant de voir cette œuvre grandir au milieu des souffrances, ballottée moins par Rome (qui nous laisse depuis assez longtemps dans un calme relatif) que par les évêques qui, eux, ne nous aiment pas et s’évertuent à nous mettre les bâtons dans les roues. Voir donc cette œuvre croître et produire des fruits vraiment extraordinaires, c’est vraiment le " miracle d’Écône ".
    La Fraternité représente désormais presque 450 prêtres et plus de 60 frères. Quelle émotion en songeant à ses débuts obscurs et difficiles à Fribourg en 1969 ! Mais à cela s’ajoute un phénomène nouveau pour la Fraternité, et qui me frappe en visitant nos confrères à travers le monde, c’est que les prêtres avancent en âge. Si la moyenne d’âge reste juste en dessous des 40 ans, un certain nombre de nos confrères les dépassent allégrement, avec tout ce que cela signifie d’expérience et de sagesse, mais aussi de fatigues et d’infirmités. Il faut avouer que, pour notre jeune communauté, ce phénomène est inédit et demande une attention particulière. Il faut l’intégrer à nos réflexions et à nos décisions, sans oublier de préparer dès maintenant les structures aptes à accueillir les confrères malades, infirmes ou simplement âgés.

    Fideliter : Vous dites-vous aujourd’hui : " Je n’ai plus que quatre ans de ce mandat, je vais donc axer mes efforts sur tel ou tel point que je n’ai pas suffisamment fait avancer jusqu’ici " ?
    Ce n’est pas de cette manière que je me pose la question. Je crois qu’il faut essayer de voir plus loin que soi-même, qu’il convient de revenir aux orientations générales de la Fraternité, de les placer au-dessus de mes intentions ou de mes volontés propres. Sur ce plan, il y a toujours des points à surveiller, en particulier l’observance de nos statuts, qui sont la source de la sanctification des membres et, par conséquent, des fidèles que la Providence nous confie.
    Cela implique de bien soutenir les confrères dans leur apostolat, dans la vie de tous les jours, au prieuré. S’il y a donc quelque chose de particulier qui retient mon attention, c’est bien cette vie de la Fraternité. Cela paraît tout bête, trop simple, mais c’est très important. Il ne faudrait pas mettre à ce point l’accent sur l’apostolat extérieur, qu’on en vienne à oublier les prêtres, nos propres confrères.

    Fideliter : Et quels sont les moyens que vous envisagez pour soutenir cette vie de la Fraternité ?
    Il y en a qui concernent l’organisation, le gouvernement, au niveau des districts. L’expérience montre que, les districts se développant, on a tendance à négliger de développer proportionnellement la maison du supérieur de district, qui gère pourtant les services centraux : par exemple, ceux relatifs à la sécurité sociale, auxquels nous venons de faire allusion en parlant du vieillissement des confrères. Je pense donc qu’il faut renforcer les structures centrales de chaque district, précisément pour pouvoir s’occuper mieux des confrères.
    D’un autre côté, il faut chercher à étoffer les prieurés. Je me rends bien compte qu’une communauté de cinq prêtres, par exemple, ou de trois prêtres et deux frères, rend la vie matérielle et spirituelle beaucoup plus facile, beaucoup plus solide, beaucoup plus encourageante.

    Fideliter : Le deuxième assistant, M. l’abbé Aulagnier, a changé récemment, le supérieur du district de France vient de changer. Dans les deux cas, on constate qu’il s’agit d’un net rajeunissement. Est-ce voulu? Est-ce le signe d’un changement de génération, puisque vous-même êtes de douze ans plus jeune que votre prédécesseur ? Est-ce le désir de rassembler autour de vous une équipe plus soudée, pour atteindre vos objectifs dans le temps plus court qui vous reste de ce mandat ?
    Je ne forge pas des plans aussi élaborés. J’essaie de prendre toutes les forces vives que je peux rencontrer sur le chemin. Même si l’âge est susceptible de donner de la sagesse, il me semble que ce serait une fausse politique de penser qu’il suffit d’attendre l’âge pour avoir automatiquement les capacités. A l’inverse, comme dit le poète, " aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ". Le critère de l’âge, dans un sens ou dans un autre, n’est donc pas pour moi un critère absolument déterminant.
    Au reste, lorsque l’abbé Schmidberger a commencé son supériorat, en 1982, il avait à peu près mon âge. L’abbé Aulagnier n’était pas plus âgé au début de ses fonctions de supérieur de district.
    D’un autre côté, le vieillissement relatif de la Fraternité lui confère une certaine sagesse qui vient de l’expérience, qui s’acquiert avec l’âge, avec la vie, et dont je compte bien faire usage pour notre communauté, même si dans les cas mentionnés cela n’apparaît pas au premier regard.

    Fideliter : Le nombre de prêtres dans la Fraternité grandit. Or on constate que les études proprement doctrinales restent rares. Il n’existe même pas de revue d’études de la Fraternité Saint-Pie X en Europe. Est-ce que cela vous préoccupe ?
    Je ne fais la même analyse que vous. S’il y a effectivement peu d’études qui aient été publiées, du travail se fait. Ce ne sont pas nécessairement des travaux de spécialisation, plutôt un travail de vulgarisation. On ne peut pas dire que la Fraternité soit tellement adonnée à l’apostolat pratique qu’elle ait arrêté de penser. Regardez par exemple les congrès de Sì Sì No No, dont le dernier sur la messe, à Paris, fut un beau succès.
    Un autre exemple, très actuel, le montre aussi. Lorsque l’abbé de Tanoüarn et Maxence Hecquart ont lancé le projet de leur symposium pour les quarante ans de Vatican II, ils ont reçu la réponse de plus de 30 confrères intéressés à produire des études, et ce malgré un délai très court. Je crois que c’est un vrai signe d’intérêt pour la réflexion théologique parmi nous.

    Fideliter : Le cardinal Journet parlait de 10 % de séminaristes faits pour des études plus spéculatives. Si donc il y a plus de 400 prêtres dans la Fraternité, il devrait y en avoir une bonne quarantaine capables de proposer des travaux plus fournis, comme cette étude récente sur la réforme liturgique, ou encore le livre de Mgr Tissier sur Mgr Lefebvre, qui possède une dimension doctrinale. Or, apparemment, ce n’est pas le cas. Pensez-vous prendre des mesures particulières pour éventuellement dégager les plus doués des prêtres d’une partie au moins de leur ministère pastoral, afin de les orienter vers l’étude et de leur permettre de s’adonner davantage au travail intellectuel ?
    Je suis tout à fait en faveur des études et je l’ai toujours été. Je pense même qu’il faut les stimuler. Mais, je le répète, il me semble que ces études existent déjà, au moins en partie, même si elles ne sont pas encore spectaculaires.
    J’ai commencé à confier des travaux plus précis à tel ou tel confrère. Mais c’est encore un peu trop tôt pour le faire à plus grande échelle. Il me semble que, même si la situation s’améliore, il convient d’attendre encore quelques années, d’ici à ce que la Fraternité soit plus étoffée. Car il y a les nécessités de l’apostolat, qui nous réclame partout. La crise de l’Église fait tellement de ravages que les âmes appellent de vrais pasteurs. La Providence montre ainsi les priorités de l’heure. Mais je suis persuadé que le temps ne va pas tarder où il faudra que certains de nos prêtres se consacrent plus spécifiquement à l’étude.

    Fideliter : Un événement récent a marqué la Tradition, celui de l’accord entre Campos et Rome. Avant de porter un jugement sur cette affaire, pouvez-vous préciser dans quelle mesure vous êtes intervenu auprès de Campos ou auprès de Rome durant son déroulement ?
    Je parlerai tout d’abord de la phase préparatoire. Pendant cette période, nous avons eu des contacts relativement intenses avec Campos. J’ai délégué Mgr de Galarreta sur place, auprès de Mgr Rangel, au mois de septembre. En ce même mois de septembre, j’ai rencontré l’abbé Rifan à Rome. Je me suis rendu moi-même à Campos à la fin octobre. J’ai également écrit plusieurs lettres à Campos.
    Avec Rome, nous avons eu beaucoup moins de contacts à ce sujet, précisément parce que toutes les démarches se sont faites à notre insu. J’avoue que je ne l’ai pas beaucoup apprécié, ni de la part de Rome, ni de celle de Campos. Nous avions été ouverts de part et d’autre lors des " conversations ", tandis que leurs tractations sont restées secrètes.
    Depuis la publication faite à Noël de la première lettre du pape faisant état de l’érection de Campos en Administration apostolique, nous avons eu peu de contacts : une lettre ici et là, quelques encouragements à la fidélité. La situation est assez tendue. J’avoue que c’est ce que je craignais au départ. J’avais du reste averti Campos de faire attention en cas d’accord séparé, car il s’ensuivrait nécessairement des tiraillements, peut-être même une division, et c’est bien ce qui se passe, malheureusement.
    A l’heure actuelle, nous continuons de regarder ce qui se passe là-bas, comment les autorités romaines les traitent, sachant que cela pourrait être un exemple de ce qui se passerait chez nous, mais que cela peut tout aussi bien servir d’appât au bout de l’hameçon.

    Fideliter : Vous voulez dire que Rome ferait le maximum de concessions à Campos pour vous faire croire que cela pourrait se passer très bien avec la Fraternité ?
    C’est une des possibilités à envisager, même si ce n’est pas la seule. C’est une possibilité à envisager, parce que les grandes lignes sont toujours les mêmes : Rome n’a pas changé, tant sur le concile que sur la messe. Et c’est un élément fondamental qu’il ne faut pas perdre de vue, même lorsque Campos bénéficie de concessions inespérées.

    Fideliter : Cet accord de Campos est donc intervenu sans votre participation, et même contre votre avis. Il est cependant possible d’émettre un jugement à son propos. Commençons par le positif. Estimez-vous qu’un tel accord comporte des avancées significatives ?
    Abstraction faire des circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, il y a incontestablement du positif, un grand pas en avant. C’est la première fois que Rome établit une structure vraiment sérieuse, et avec une certaine possibilité pour la Tradition de se protéger. C’est sans aucun doute quelque chose de notable. De même qu’en donnant un évêque – en l’occurrence Mgr Rifan, pour succéder à Mgr Rangel.
    Ce pas est peut-être politique, mais néanmoins il est fait, il est posé. C’est un prêtre qui a été, comme nous, accusé d’être schismatique pendant des années et qui, tout d’un coup, est choisi pour devenir évêque. C’est intéressant.

    Fideliter : Et concernant le statut de la messe ? L’abbé Aulagnier, par une analyse sémantique de la lettre de Rome à Campos, affirme que la messe traditionnelle n’est plus désormais une simple concession, mais une " facultas ", un vrai droit.
    Je ne partage pas l’analyse optimiste de l’abbé Aulagnier. A mon sens, cela reste une loi particulière, au niveau d’une Administration apostolique, mais ce n’est pas encore la loi générale, telle que nous l’avons demandée pour toute l’Église. En revanche, la structure juridique, l’Administration apostolique, est certainement plus solide que la structure des sociétés Ecclesia Dei, d’où une garantie plus grande de pouvoir utiliser exclusivement la liturgie traditionnelle.

    Fideliter : Passons maintenant aux réticences, voire aux critiques concernant cet accord de Campos.
    Le point fondamental, celui qui saute aux yeux et qui est peut-être le plus grave, c’est le compromis. Ils ont désormais deux maîtres. Ils veulent d’une part garder la Tradition, c’est leur premier maître et, d’autre part, ils aspirent à conserver ce qu’une Rome finalement moderne leur a concédé, c’est leur deuxième maître. Il y a par conséquent tout un travail d’équilibrisme pour parvenir à composer avec les deux. C’est extrêmement dangereux et désagréable. Ce même processus, ils en font maintenant usage un peu dans tous les sens. Ils me prêtent ou prêtent à Mgr Lefebvre des paroles qui sont favorables à leur exposition de la situation, mais en les retirant de leur contexte. C’est un jeu dangereux, pavé d’ambiguïtés. Il n’y a qu’à voir leur position récente sur l’œcuménisme, c’est un chef-d’œuvre d’ambiguïté.

    Fideliter : Estimez-vous qu’il y a des risques, disons dans les cinq ans, pour eux d’être remis au pas, trompés, malmenés ?
    Je ne le crois pas dans les cinq ans à venir. Je pense qu’il faut regarder plus loin, sauf si vraiment Rome était pressée, mais j’en doute. Quand je vois la Fraternité Saint-Pierre, " l’état de grâce " a duré dix ans.
    Mais, sans aucun doute, je vois les nuages noirs s’amonceler à cette échéance. Pourquoi ? Parce que, encore une fois, dans l’attitude fondamentale de Rome, dans toute l’Église, rien n’a été changé. On ne peut pas affirmer que la concession faite par Rome vis-à-vis de Campos représente un réel changement, disons une faveur, un regard de bienveillance de Rome sur la Tradition.

    Fideliter : C’est donc simplement une manœuvre politique ?
    Je ne dirais pas une manœuvre. Je crois plutôt qu’il faut se placer dans la perspective œcuménique de Rome qui fait tout, à l’heure actuelle, pour atteindre l’unité entre les diverses " Églises sœurs " et elle. Il est bien évident, dans cette perspective, que le prétendu " schisme " de la Fraternité fait tache.
    Mais le grand problème de cette perspective œcuménique, c’est qu’on ne regarde même plus le fond, la raison de notre existence, les causes de cette situation. Non ! On ne s’occupe plus que de l’aspect pratique : notre opposition à l’enseignement papal actuel, issu de Vatican II, sans plus faire attention aux problèmes de foi qui sont sous-jacents.

    Fideliter : Nous voilà arrivés aux relations avec Rome. Le cardinal Ratzinger vous a écrit. Pouvez-vous nous dire la teneur de cette lettre?
    C’est une lettre relativement brève, une réponse à la petite étude que je lui avais adressée concernant la conférence qu’il avait donnée à Fontgombault, et dans laquelle il attaquait notre livre sur la messe. C’est une analyse qui montre finalement que lui-même et sa thèse sont bien visés par notre livre, donc que les objections que nous posons sont tout à fait actuelles. Il essaie de s’en défendre. Mais il reconnaît ensuite qu’il y a des problèmes graves, tant au niveau théologique que liturgique, et il propose d’établir un groupe d’étude pour approfondir la question.

    Fideliter : Avez-vous répondu positivement à cette proposition d’un groupe d’étude théologique, qui correspond à l’une de vos demandes insistantes ?
    Je reste toujours aussi intéressé par la discussion théologique. Je pense qu’elle est extrêmement importante, ne serait-ce que pour éclaircir le terrain, car plus on avance et plus je constate combien de sottises on a pu dire à notre sujet, au sujet de notre position, même dans les milieux romains. Il reste donc beaucoup de brouillard à dissiper, d’où la réelle utilité de discussions qui fassent ce travail d’éclaircissement.
    Cependant, cette lettre du cardinal Ratzinger se situe dans un contexte. Or, dans ce contexte, je discerne des manœuvres troubles de Rome contre la Fraternité. Ces circonstances n’enlèvent rien à l’intérêt de discussions doctrinales, mais elles m’obligent à en différer provisoirement l’exécution.
    Je vais répondre positivement au cardinal Ratzinger, mais en mettant un bémol, qui signifiera " Pas de manœuvres ! " Autrement dit : " Entendez-vous entre vous, moi je ne veux pas travailler dans un climat pareil. "

    Fideliter : Le Cardinal Hoyos vous a également écrit ?
    Oui, par deux fois, le 7 mai de l’année dernière et le 5 avril de cette année.

    Fideliter : Vous semblez désormais très critique à son égard, après avoir loué (dans notre entretien précédent) son ouverture d’esprit.
    Pour résumer, il faut comprendre que, dans toutes les discussions et dès le départ, nous avons posé des sortes de jalons. Il s’agissait, et il s’agit toujours pour nous, d’avoir des signes clairs et indiscutables de la part de Rome, sans quoi les discussions ne pourront pas être fructueuses ni faire avancer le dossier. Or, il faut bien le constater : tout ce que nous avons demandé depuis le début des entretiens a toujours été refusé, parfois avec politesse, quelquefois un peu brusquement.
    C’est tout de même intéressant à noter : dans tous les rapports œcuméniques que Rome engage, il y a toujours un geste de Rome, une captatio benevolentiæ. Or, à notre égard, aucun geste, c’est chaque fois un " Niet " retentissant !
    Le deuxième point à noter, qui se trouvait un peu dans la première lettre, mais est beaucoup plus clair dans la seconde, c’est l’impression terrible de se trouver devant quelqu’un qui ne nous comprend pas du tout. Une petite phrase le montre bien. Il affirme dans sa lettre qu’une grande majorité de prêtres ou de fidèles de la Fraternité aspirent à un accord avec Rome " pour soulager leur conscience ". Alors que c’est radicalement le contraire qui se passe : il y a des gens qui s’éloignent de la Rome moderne pour rejoindre nos rangs, et justement pour soulager leur conscience, parce qu’ils sont placés par cette Rome devant des problèmes de conscience énormes et insupportables.
    Cela, il semble que le cardinal Hoyos ne le voit pas du tout. A lire ses lettres, il semble que, pour lui, la Rome actuelle va très bien et que nous sommes des gens retardés, sans ouverture d’esprit et manquant singulièrement de compréhension devant des développements qui seraient tout à fait naturels et normaux dans la théologie, dans la doctrine. Autrement dit, on a l’impression de quelqu’un qui ne prend pas en considération nos arguments ni nos travaux théologiques, mais qui en revanche prend au sérieux le problème que nous posons à l’Église. Nous avons en face de nous quelqu’un de pragmatique qui voit le problème sous l’angle de la division, de la rupture et du non-sens œcuménique d’une telle situation dans l’Église actuelle, et donc qui cherche une solution pratique à un problème d’ordre théologique. C’est très ennuyeux, parce qu’on a l’impression d’un dialogue de sourds.

    Fideliter : Cependant, on peut objecter que Mgr Lefebvre n’a jamais rompu les contacts, même quand on le traitait de " fou ".
    L’injure, ça m’est égal. En revanche, je suis très sensible aux manœuvres entreprises pour tenter de diviser la Fraternité. Il est tout à fait normal, et c’est mon devoir, de prendre des mesures protectrices devant des manœuvres visant à introduire un principe de division dans la Fraternité.
    Il faut bien saisir que ces manœuvres proviennent d’une analyse fausse de la part de Rome ou du cardinal Hoyos, qui consiste à voir une division dans nos rangs. A leurs yeux, une grande majorité des membres et des fidèles de la Fraternité voudrait un accord, tandis qu’une petite minorité de durs, de fanatiques, n’en voudrait à aucun prix.
    C’est se tromper complètement ! L’état de la Fraternité n’est pas ainsi. Nous sommes un groupe profondément uni, même si diffèrent les personnalités et les jugements purement individuels. Mais il n’y a pas cette division imaginée par Rome. Je n’apprécie pas ce genre de manœuvre, elle n’est pas nette.
    Nous sommes donc bien décidés à ne pas nous laisser faire, car il ne s’agit pas simplement de nous, mais de questions de foi. Il faudra essayer de neutraliser la manœuvre pour tenter de remettre les tractations sur un fondement plus solide. Combien de temps faudra-t-il attendre ? C’est difficile à dire, d’autant que nous touchons maintenant un problème de personnes, et cela devient très délicat, parce qu’il faudrait presque laisser disqualifier des personnes qui se comportent ainsi.

    Fideliter : Une biographie – qu’on pourrait appeler " définitive " – de Mgr Lefebvre, par Mgr Tissier de Mallerais, va paraître début octobre. La publication d’une telle biographie vous semble-t-elle importante ?
    Elle est importante à plusieurs points de vue. Tout d’abord pour l’histoire, parce que Mgr Lefebvre est une figure marquante du XXe siècle. Figure certes déjà marquante dans la première moitié du siècle, en Afrique, mais qui recouvre davantage que cela : elle est capitale pour l’Église à partir du concile Vatican II. Il est donc important que cette figure apparaisse au grand jour, sous sa vraie lumière, dégagée de tout un fatras de clichés concoctés dans les officines modernistes ou émanés des milieux officiels.
    Ensuite, elle est importante pour nous, dans la Tradition, afin que nous sachions apprécier le cadeau immense que nous a fait le bon Dieu en nous donnant Monseigneur Lefebvre ; que nous sachions retenir les leçons, les enseigne-ments qu’ils nous a donnés, enseignements d’une vie toute consacrée à Dieu, à l’Église, sans retours sur sa personne.
    Enfin, elle est importante pour les gens autour de nous, afin qu’eux aussi apprennent à connaître cette belle figure. Ce livre aidera grandement à réviser quantité de jugements hâtifs, malveillants ou erronés.

    Fideliter : Dans cette biographie, l’auteur remet en cause certains points, même à l’encontre d’affirmations de Mgr Lefebvre. Par exemple, Mgr Tissier affirme, documents à l’appui, que Mgr Lefebvre a bien signé tous les documents du concile Vatican II, bien qu’il ait voté contre la liberté religieuse et Gaudium et spes. Il estime que si Mgr Lefebvre a affirmé le contraire à partir de 1976, c’est parce que sa mémoire le trahissait à plus de dix ans de distance. Cela vous semble-t-il une chose légitime, ou trouvez-vous qu’il y a là un manque de respect et qu’il aurait mieux valu ne pas l’écrire ? Il semble qu’un livre écrit dans cet esprit donne de la Fraternité une image courageuse et noble, qui ne cache rien de la vérité, même si elle est désagréable ou difficile.
    L’auteur engage sa responsabilité personnelle dans les affirmations qu’il avance à la suite de longues et minutieuses recherches. En posant ces affirmations auxquelles vous faites allusion, il prouve sa liberté de pensée, il manifeste l’honnêteté de sa démarche. Il montre également que la Fraternité n’entend pas imposer à ses membres un carcan sur des point historiques librement discutables, comme si on obligeait à voir toutes choses avec des œillères.
    A l’inverse, il n’y a pas non plus obligation de partager l’opinion de Mgr Tissier de Mallerais sur tel ou tel point, et on peut juger autrement que lui. D’ailleurs, comme le dit Mgr Tissier de Mallerais lui-même, d’autres documents pourront encore être découverts dans le futur, qui permettront de préciser certains points, voire de les réviser ou rectifier.
    Il y aura sans doute à ce propos des discussions, peut-être de saines controverses intellectuelles. Mais c’est la rançon normale et inéviTABLE du grand souci historique, du grand souci de vérité qui anime Mgr Tissier de Mallerais, et c’est une bonne chose.
    Ce qui est très important, c’est la connaissance intime de la vie et de l’âme de Mgr Lefebvre que procure la lecture de ce livre exceptionnellement précis et documenté. Pour chacun des fils de Mgr Lefebvre, ce sera une grande lumière. Cette biographie devrait devenir l’un de nos livres de chevet.

    (Entretien recueilli par Monsieur l’abbé Grégoire Celier)

    date : 16/09/2002

  2. #2
    agaragar
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