Risultati da 1 a 9 di 9
  1. #1
    Paul Atreides
    Ospite

    Predefinito Heidegger ''nazista'': un nuovo episodio

    Coup de tonnerre dans le ciel heideggerien

    Martin Heidegger est un des penseurs allemands les plus lus. En dépit d’un langage spéculatif et souvent hermétique, quelques-uns de ses concepts : le Dasein (l’être-là), « l’angoisse », « l’authenticité », « la technique » sont entrés dans le langage courant sans gagner d’ailleurs en détermination rationnelle.Si nous attachons de l’importance au livre que publie Emmanuel Faye et que commente ici Nicolas Tertulian, directeur de recherche honoraire à l’EHESS, connaisseur indiscutable d’Heidegger, mais aussi de Marx, de Lukacs et de la philosophie allemande moderne, c’est en raison même de l’impact de la thèse développée par Emmanuel Faye sur « l’imprégnation nazie » du philosophe de Fribourg (thèse qui suscitera polémique), mais en raison, aussi, de l’angle de lecture tout à la fois attentif, exigeant et distancié qu’en propose Nicolas Tertulian. En superposant l’idéologie nationale-socialiste et la trame du texte de Heidegger, l’auteur affronte la question difficile de l’autonomie de la théorie (philosophie) et de politique. On l’accusera de simplifier. Son livre ouvre indiscutablement un espace nouveau de travail et de recherche critique sur les rapports entre langage, philosophie et histoire politique du nazisme. L. D.

    Heidegger, l’introduction du nazisme

    dans la philosophie. Autour des séminaires inédits de 1933-1935,

    par Emmanuel Faye,

    Éditions Albin Michel, 2005,

    578 pages, 29 euros.

    Voici un ouvrage qui refuse sur plus de 500 pages à l’auteur d’Être et Temps non seulement le statut de « grand penseur », mais le statut de « penseur » tout simplement.

    Avant d’examiner le bien-fondé de cette contestation intégrale d’une pensée dont il faut rappeler qu’elle a marqué tant d’esprits de premier ordre en France et ailleurs, de Sartre à Derrida ou Lacan, de Richard Rorty à George Steiner, il faut dire que lête d’Emmanuel Faye sur l’engagement national-socialiste de Heidegger, qui constitue la trame du livre, est fondée sur une investigation rigoureuse des textes, avec des contributions notables, parfois tout à fait inédites, à l’exploration d’un sujet pourtant déjà beaucoup fréquenté. Le livre de Faye s’inscrit dans la ligne des recherches entreprises auparavant par Pierre Bourdieu, Victor Farias ou Hugo Ott.

    Spécialiste de Descartes, formé à l’école de l’humanisme traditionnel, Emmanuel Faye doit à sa confiance profonde dans le pouvoir de la raison et du travail critique de la pensée sa réaction véhémente contre un penseur qui a lancé à la Raison un défi retentissant, en allant jusqu’à écrire que « la Raison, tant magnifiée depuis des siècles, est l’adversaire le plus opiniâtre de la pensée » (Chemins qui ne mènent nulle part, Gallimard, p. 322). Le livre de Faye exploite une masse considérable de documents et de témoignages, dont certains inconnus jusqu’à présent. Il met ainsi en lumière le sérieux et la profondeur de l’engagement de Heidegger en faveur du national-socialisme. Il est peut-être le premier à explorer les cours donnés par Heidegger en 1933-1935, où l’identification du philosophe avec l’idéologie nazie s’exprime sans ambiguïté ; il est aussi parmi les premiers à faire un examen sans concessions des discours prononcés ou des textes rédigés par Heidegger à l’époque où son engagement national-socialiste prend les formes les plus extrêmes. Et toujours le premier à avoir poussé ses investigations jusqu’aux archives pour retrouver des protocoles de séminaires où l’on découvre avec surprise comment Heidegger instrumentalisait les théorèmes les plus spéculatifs de sa pensée (par exemple la fameuse distinction ontologique entre l’être et l’étant) pour cautionner le Führerstaat d’Adolf Hitler. Le philosophe du Dasein identifiait ainsi l’étant au peuple et l’être à l’État et à son Führer, ce qui ne manque pas de nous rappeler que, plus tard, dans les Beiträge zur Philosophie, il allait parler de la « noblesse de l’Être », die Adel des Seyns. Étonnant syntagme, révélateur de la connexion entre sa pensée de l’Être et sa conception politique qui faisait la place belle à une élite charismatique appelée à diriger le peuple. Poursuivant sa recherche, Emmanuel Faye balaye, preuves à l’appui, les versions fournies par Heidegger et par ses thuriféraires au sujet de sa période nazie : loin d’avoir voulu sauver l’Université et préserver son autonomie, le philosophe s’est beaucoup employé à l’assujettir au pouvoir et à la modeler selon les canons nationaux-socialistes, étant un promoteur ardent de ce qu’on appelait la Gleichschaltung (la normalisation). Heidegger, dont l’engagement en faveur du nazisme s’est prolongé bien au-delà des années 1933-1934, a été, parmi les intellectuels allemands qui ont embrassé la cause d’Adolf Hitler, l’un des plus radicaux (l’autobiographie de Jaspers contient des témoignages éloquents dans ce sens). Une preuve irréfutable, fournie par Emmanuel Faye, infirme la thèse selon laquelle le Discours du rectorat aurait été occulté par les nazis. Un long extrait de ce Discours figure dans le livre du juriste schmittien Ernst Forsthoff publié en 1938, preuve qu’un ouvrage de propagande nazie était disposé à lui accorder une place de choix. La reconstruction des rapports de Heidegger avec des collègues comme les philosophes Erich Rothacker ou Alfred Baeumler, des penseurs du politique comme Carl Schmitt, des disciples comme le juriste Erik Wolf ou le philosophe Oskar Becker, des historiens comme Rudolph Stadelmann, tous engagés dans la cause nationale-socialiste, ou avec un néo-hégélien comme Richard Kroner (et non Kröner !) expulsé de l’Université en 1933 en tant que juif et que Heidegger attaque vivement dans son séminaire sur Hegel de 1934-1935, éclaire bien le climat intellectuel de l’époque et permet d’élucider la forma mentis de l’intellectuel national-socialiste.

    Nous arrivons ainsi à la thèse la plus audacieuse (mais à nos yeux aussi la plus contestable) du livre. Faye va jusqu’à avancer que l’auteur d’Être et Temps était animé depuis le début de son activité philosophique, de façon sous-jacente et non divulguée, par les idées qui vont exploser lors de son adhésion publique au national-socialisme de 1933. Autrement dit, il soutient que le projet intellectuel de Heidegger était depuis le début un projet essentiellement idéologique et politique, inspiré par les idées de « communauté du peuple » (expression qui apparaît effectivement dans le paragraphe 74 d’Être et Temps) et d’« essence germanique », et non par un projet rigoureusement philosophique, dicté par la recherche désintéressée de la vérité, comme c’est le cas chez tout penseur véritable. En somme, le philosophe de Fribourg ne serait qu’une sorte d’Abraham à Santa Clara (1), un prêcheur drapé de somptueux vêtements spéculatifs, qui n’aurait fait autre chose qu’introduire dans la philosophie « les principes du nazisme ». Le livre de Faye est une démonstration brillante de cette thèse. Mais le trajet intellectuel de Heidegger nous semble beaucoup plus compliqué et son cas beaucoup plus complexe que ne le veut l’auteur, même si on peut considérer qu’il y a un noyau de vérité dans la thèse défendue.

    Pour établir la biographie intellectuelle de Heidegger, afin d’élucider le sens de son travail philosophique, et ne pas en donner une image réductrice, il faudrait plutôt penser à la façon dont Thomas Mann a procédé dans son roman le Docteur Faustus, prendre en compte mutatis mutandis le chemin du philosophe à travers la phénoménologie, l’existentialisme kierkegaardien, la philosophie de la vie de Dilthey et de ses successeurs, la théologie dialectique, la signification des coups de boutoir dirigés contre le néo-kantisme, la philosophie des valeurs, et aussi contre son maître Husserl, bref le long cheminement qui l’a rapproché finalement, par une radicalisation progressive, du mouvement national-socialiste. Nous pensons aussi qu’on peut établir une continuité entre la « révolution » philosophique dont Heidegger créditait son ouvrage fondamental Être et Temps et la façon dont il a cautionné philosophiquement la révolution nationale-socialiste, en investissant cette dernière de l’aura d’un tournant dans l’histoire de l’Être : nous renvoyons ici à la lettre qu’il envoie à Elisabeth Blochmann le 30 mars 1933, le jour où Hitler a pris définitivement le pouvoir, et où le philosophe exalte la révolution nationale— socialiste comme un accomplissement des tendances les plus profondes de sa philosophie.

    Malgré le vif intérêt que suscite la thèse d’Emmanuel Faye, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il s’aventure trop loin (en allant par exemple jusqu’à suggérer que Heidegger aurait pu participer à la rédaction de certains discours de Hitler, même s’il n’y a pas la moindre preuve tangible dans ce sens) et qu’il sous-estime beaucoup l’envergure philosophique du penseur dont il dénonce à juste titre le fourvoiement aussi bien intellectuel que politique. L’auteur du livre s’est privé d’interroger les concepts fondamentaux de Heidegger, de reconstruire l’architecture interne de sa pensée et de déceler les connexions en profondeur entre sa « révolution » philosophique et le mouvement politique le plus funeste du siècle. Emmanuel Faye n’a pas jugé nécessaire de prendre en compte des concepts aussi spécifiquement heideggériens que la fameuse dichotomie entre existence inauthentique et existence authentique (pourtant d’une grande importance pour comprendre le désaveu ultérieur explicite de la démocratie), l’opposition entre le « temps vulgaire » (dont, selon Heidegger, la pensée sur le temps de Hegel serait l’expression majeure) et la temporalité authentique, la conception de la vérité comme aletheia, opposée à celle de la vérité comme adéquation de la pensée au réel, au nom de laquelle Heidegger va remettre en cause les fondements mêmes de la civilisation occidentale. L’auteur peut nous répondre que ce n’est pas son propos. Mais nous avons vu que son objectif est de contester radicalement la pensée de Heidegger dans son ensemble, tâche qui implique une approche de la pensée heideggérienne plus complexe et plus exigeante.

    En guise de conclusion, ajoutons deux remarques. L’une concerne certaines prises de distance par rapport aux pratiques courantes du régime nazi (surtout des pratiques idéologiques) qu’on peut retrouver dans les écrits de Heidegger après 1936. Emmanuel Faye se refuse à leur accorder le moindre poids. Pour notre part, nous considérons qu’elles sont pourtant très - significatives pour saisir la spécificité de la - position de Heidegger à l’intérieur du nazisme. Ses mouvements d’humeur contre l’utilisation par les nazis du concept de « totale - Weltanschauung » (2) ou contre le concept de « Weltanschauung » tout court, considéré comme une réminiscence du « libéralisme », ou contre la « politisation » à tout prix de la propagande nazie, ou même les réticences exprimées dans une page de 1939 au sujet d’un discours de Hitler (cf. Besinnung GA vol. 66, p. 122-123) montrent qu’il regardait d’un oeil parfois critique l’évolution du « mouvement », convaincu que lui seul aurait été en mesure d’assurer à cette grande révolution historique son véritable fondement. On peut regretter qu’Emmanuel Faye ne se soit pas penché sur les écrits de Heidegger de la fin des années trente ou du début des années quarante où le philosophe examine l’histoire du siècle à la lumière de sa pensée de l’Être. On peut y découvrir une censure exercée à l’égard des idéologies et des mouvements politiques fondés à ses yeux sur la manipulation dominatrice du réel (la Machenschaft) et sur la « volonté de puissance » (le communisme est bien entendu la cible principale, mais la réduction du nazisme à une pure politique de puissance n’est pas moins visée), au nom d’une pensée de l’Être (la sienne) qui donnerait au national-socialisme ses véritables fondements spirituels, donc au nom de ce qu’on pourrait considérer un national-socialisme sublimé et purifié. La deuxième remarque concerne la qualification de « raciste » qu’Emmanuel Faye emploie sans cesse dans sa caractérisation de la pensée de Heidegger. Nous partageons l’idée qu’on ne doit pas réduire le racisme au « biologisme » (que Heidegger n’a pas cessé de pourfendre) et qu’il existe bel et bien un racisme aux fondements spirituels. Affirmer néanmoins à partir d’une page d’un cours sur Nietzsche de 1941-1942 que le philosophe était prêt à cautionner le pire racisme nazi semble excessif. Heidegger y situe le racisme et en particulier la pratique de la « culture des races » (die Rassenzüchtung), de sinistre mémoire, à l’intérieur de ce qu’il appelle la « subjectivité inconditionnelle de la volonté » (die unbedingte Subjektivität des Willens) : on peut certainement s’indigner de cette interprétation, mais il faut rappeler que Heidegger se voulait un critique de la métaphysique de la subjectivité et de la métaphysique en général. S’il situait le racisme dans le périmètre de cette orientation spirituelle (déduction, bien sûr, grotesque), on ne peut lui attribuer la caution philosophique du principe de la sélection des races que par une interprétation forcée. Cela dit, le pangermanisme et le culte de la spécificité allemande (das Deutsche), encore investie, pendant les dernières années de guerre, de la mission de « sauver l’Occident » (cf. le cours sur Héraclite de 1943 et 1944), constituent effectivement une composante fondamentale de la pensée heideggérienne. Le grand mérite du livre - d’Emmanuel Faye est d’avoir dévoilé les - conséquences idéologiques et politiques désastreuses d’une pensée ancrée dans le culte de la - « communauté du peuple » (du das volkhafte Volk) et de la supériorité de la « spécificité - - allemande ».

    Nicolas Tertulian,

    philosophe

    (1) Nom d’église du moine Ulrich Megerle (1644-1709), prédicateur antisémite à la cour de Vienne, en qui le philosophe vit un héraut de l’alemanité (NDLR).

    (2) « Conception du monde » (NDLR).




    Article paru dans l'édition du 28 avril 2005.

  2. #2
    Paul Atreides
    Ospite

    Predefinito

    Su Heidegger l'ombra dei nazi


    Di Andrea Galli


    Nell'agosto del 1933, Martin Heidegger, fresco di nomina a rettore dell'Università di Friburgo, tenne un discorso all'Istituto di anatomia patologica della stessa città. Ai medici riuniti per ascoltarlo, il filosofo - che in quei mesi il quotidiano nazista Der Alemanne definiva «uno dei più efficaci sostenitori, da anni, del partito di Adolf Hitler» - cercò di spiegare come nella Weltanschauung del nuovo regime i concetti di salute e malattia fossero da declinare in modo diverso rispetto alla tradizione: non erano più da riferire alle capacità fisiche del singolo, ma alla funzionalità del singolo rispetto allo Stato nazionalsocialista. «In nessun tempo l'essenza della salute è stata definita allo stesso modo», argomentava Heidegger. «Per i greci, ad esempio, "sano" significava né più né meno che l'essere forte e pronto all'azione nell'ambito dello Stato. La medicina non era autorizzata ad occuparsi di chi non soddisfaceva più alle condizioni di tale azione, anche in caso di "malattia"». Il che, per Heidegger, era uno dei punti da cui partire per comprendere l'eugenetica del Terzo Reich. «Un popolo e un'epoca danno a se stessi una legislazione su chi è sano e chi malato in funzione della propria grandezza interiore e dell'ampiezza di comprensione della proprio esserci (Dasein). Il popolo tedesco sta ritrovando la propria essenza e rendendosi degno del proprio grande destino. Adolf Hitler, il nostro grande Führer e Cancelliere, ha creato con la rivoluzione nazionalsocialista uno Stato nuovo, per mezzo del quale il popolo tedesco può essere sicuro della durata e della stabilità della propria storia [...] ogni popolo ha la garanzia della sua autenticità e grandezza nel suo sangue, nella sua terra e nella sua crescita fisica. Se questo b ene va perso, o diminuisce considerevolmente, ogni sforzo politico da parte dello Stato, ogni capacità tecnica ed economica, ogni azione spirituale rimane nel lungo termine inutile e senza scopo». Col che Heidegger faceva propria la prospettiva hitleriana secondo cui politica ed economia dipendono in ultima istanza dalla «salute del popolo», intesa in senso strettamente razziale. Come ribadì in un seminario dell'inverno '33-'34, sottolineando che l'espressione «salute del popolo» (Volksgesundheit) era da intendersi esclusivamente nel senso di «rapporto tra sangue e suolo, come unità della razza».

    Heidegger, del resto, non solo motivò filosoficamente l'eugenetica nazista, ma si attivò per la sua diffusione: sempre da rettore diede inizio al corso di «teoria della razza», sollecitando l'assegnazione a Friburgo di una cattedra da ordinario in materia. Il 13 aprile 1934, pochi giorni prima che le sue dimissioni da rettore avessero effetto, Heidegger scrisse al Ministero dell'Istruzione del Baden, facendo presente che la sua richiesta datava ormai da diversi mesi. A dire il vero il Nostro aveva già trovato un possibile candidato, il presidente dell'Associazione di medicina nazionalsocialista del Baden. Ma la sua lettera portò a una soluzione più sostanziosa: di lì a poco fu nominato come docente Heinz Riedel, già direttore dell'ufficio della razza delle SS di Friburgo e protetto di Eugen Fischer, grande dottore di questioni razziali del Reich, direttore a Berlino del famigerato Kaiser Wilhelm Institut, dove si formò Josef Mengele. Probabilmente la nomina non fu casuale: Fischer era legato a Heidegger da stima e amicizia, tanto che nel 1944 intervenì personalmente presso i vertici del regime per evitare all'autore di «Essere e tempo» la coscrizione militar e. Premura ricambiata da Heidegger, che continuò a scrivere e a rendere visita a Fischer anche dopo la guerra.

    I due episodi qui riportati sono estratti dalla mole di dati e fatti che Emmanuel Faye, docente di filosofia all'Università di Parigi X-Nanterre, ha raccolto nelle oltre 500 pagine del suo Heidegger, l'introduction du nazisme dans la philosophie, libro uscito lo scorso marzo in Francia e che da mesi alimenta un ribollio di dibattiti. La querelle non è nuova: è iniziata, com'è noto, nel 1987, quando il cileno Victor Farías ha posto per la prima volta in modo chiaro e argomentato il problema dei rapporti fra Heidegger e il mondo hitleriano, ed è continuata negli anni successivi ad opera di studiosi che hanno gettato altra legna sul fuoco. Il lavoro di Faye dà un contributo, però, del tutto speciale. In parte per la sintesi degli approfondimenti usciti sul tema dall'87 a oggi, disseminati spesso su riviste poco accessibili. Ma soprattutto per la disamina degli ultimi volumi dell'opera omnia heideggeriana, in particolare dei seminari dal '33 al '35 e di altri documenti inediti. Un materiale che ha permesso allo studioso francese puntualizzazioni poco prevedibili. Per esempio sulla bioetica heideggeriana, imperniata su un'idea di selezione della razza «metafisicamente necessaria», critica anche del darwinismo, giudicato troppo "liberale" e incapace di cogliere il fondamento spirituale della razza stessa, il sacro legame tra sangue e suolo. Un'idea di selezione e purificazione razziale che Heidegger condivise, tra gli altri, con Ernst Rothacker, uno dei più noti teorici del Blut und Boden nazista, rettore dell'Università di Bonn e sodale di Goebbels.
    Sulle delazioni nei confronti di colleghi ebrei o semplicemente sgraditi, come il neo-kantiano Richard Hönigswald, che su consiglio ri servato di Heidegger al Ministero della cultura bavarese, in una lettera del 25 giugno 1933, fu allontanato dall'Università di Monaco. Hönigswald a cui Heidegger probabilmente pensò quando, qualche mese dopo, in una missiva ad Elizabeth Blochmann scrisse: «Parallelamente si prospetta Monaco; è vacante una cattedra di professore ordinario. Con il vantaggio di un ampio raggio d'azione, di non essere così appartata come Friburgo, della possibilità di avvicinare Hitler».
    Sui roghi di libri «inquinanti», come quello organizzato la notte del solstizio d'estate del 1933 presso l'Università di Friburgo, dove ad arringare i presenti fu appunto Martin Heidegger.

    Sull'antisemitismo: se già nel 1929 Heidegger denunciava la "giudaicizzazione" della vita spirituale tedesca, nei seminari del '33-'34 arrivava a teorizzare l' "annientamento totale" del "nemico asiatico", cioè ebraico, e ancora nel 1944 deplorava la presenza del giudeo Heinrich Heine nel gotha della poesia tedesca. Antisemitismo accompagnato da un'ostilità radicale verso il cristianesimo - "infettato" dalle radici giudaiche -, in specifico verso il cattolicesimo, di cui un piccolo esempio furono i tentativi del filosofo tedesco di far interdire l'associazione di studenti cattolici Ripuaria.
    Ancora, Faye mostra, in uno dei seminari inediti, quello su «Hegel e lo Stato» del gennaio '34 -'35, come Heidegger si autocandidasse a divenire, dopo Hitler, la guida spirituale del nazismo. E sempre Faye lancia l'ipotesi che, data la reputazione di Heidegger presso i vertici del regime e i suoi legami con alcuni dei teoreti del nazionalsocialismo - Alfred Baeumler, Ludwig Clauß, Oscar Becker e altri - nonché le numerose coincidenze tra alcuni scritti suoi e del Führer, Heidegger sia stato uno dei ghost-writer di Hitler.
    Puntualizzazioni che colp iscono e che, tuttavia, non sono in sé il cuore della ricerca di Faye. Che vuole portare il lettore sulla parte più scottante, e per questo più elusa, del problema. Ovvero se l'appassionata adesione dell'autore di «Sein und Zeit» al fenomeno nazista sia dissociabile dalla sua filosofia o ne sia stata la conseguente espressione politica. Se il sogno di un imperialismo tedesco imperniato su una religione della morte e il culto del Blut und Boden, non fosse - si chiede Faye - che il volto oscuro del tentativo heideggeriano di liquidare la tradizione filosofica classico-cristiana e i suoi esiti moderni. E di riallacciare una Germania apocalittica ad una Grecia mitologica e arcaica, numinosa e ferina, allora al centro delle riflessioni naziste e heideggeriane. Un esoterico incontro di civiltà, insomma, i cui sacerdoti per Heidegger sarebbero stati tre: Hölderlin, Nietzsche e Hitler.

    Asostegno delle sue tesi Faye porta anche due analisi destinate a far ulteriormente discutere. La prima è una lettura comparata tra la pubblicistica nazista degli anni '20 e '30 e uno scritto come «Essere e tempo», del '27, mostrando la ricorrenza degli stessi stilemi e concetti (nei seminari inediti Hedegger parla del rapporto tra Volk tedesco e Staat nazista come esplicitazione del rapporto fra Seiende e Sein). La seconda analisi è un confronto tra il vertice del pensiero heideggeriano, il Nietzsche del '61, con la sua versione originale, ossia i testi composti dal filosofo tra il '36 e il '46. Se nella versione del '61, infatti, Heidegger avvertiva il lettore di aver apportato solo piccole modifiche formali rispetto agli originali, per Faye avrebbe operato un'accurata espunzione dei passi più compromettenti (come ben 26 pagine di commento alla «Volontà di potenza»). Un lavoro di maq uillage, che non sarebbe stato il frutto di un pentimento postumo, ma il tentativo di eliminare riferimenti politico-culturali indigesti, per poter veicolare intatto il contenuto: lo ri-velarsi speculativo della svastika.
    E questo sì, se il libro arriverà in Italia, non passerà inosservato.

  3. #3
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    Predefinito "Heidegger "

    Dopo il tentativo assimilazionistico della filosofia heideggeriana, di includerlo nell'alveo esistenzialista ( forse persino Evola è incorso in quest'errore ), ora 'i salotti buoni' si rendoco conto della 'alterità' del più grande filosofo del secolo. La sua 'critica' della tecnica', il suo riaprire la 'questione metafisica' apparentemente chiusa da Nietzsche, non può essere 'tollerato' dai 'tolleranti'. Il pensiero deve rimanere 'debole'. Sennò c'è il rischi che l'Europa si svegli !

  4. #4
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    Predefinito Re: "Heidegger "

    Testo originale scritto da LEONIDA
    Dopo il tentativo assimilazionistico della filosofia heideggeriana, di includerlo nell'alveo esistenzialista ( forse persino Evola è incorso in quest'errore ), ora 'i salotti buoni' si rendoco conto della 'alterità' del più grande filosofo del secolo. La sua 'critica' della tecnica', il suo riaprire la 'questione metafisica' apparentemente chiusa da Nietzsche, non può essere 'tollerato' dai 'tolleranti'. Il pensiero deve rimanere 'debole'. Sennò c'è il rischi che l'Europa si svegli !
    Heidegger il più grande filosofo del novecento???
    "essere e tempo", il libro più ripugnante che ho mai letto.

    Pensate che la ripresa della filosofia del linguaggio ci fu grazie a Carnap ed altri filosofi e scienziati del circolo di vienna (tra cui godel) che dopo una conferenza di heidegger decisero di esprimere il proprio dissenso per tutta quella metafisica superficiale

  5. #5
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    Drieu continua a parlare di allogeni per piacere
    Sinistra Nazionale!

  6. #6
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    Testo originale scritto da Rodolfo
    Drieu continua a parlare di allogeni per piacere
    Tu hai letto 'essere e tempo'?

  7. #7
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    Predefinito Re: Re: "Heidegger "

    Testo originale scritto da Drieu
    Heidegger il più grande filosofo del novecento???
    "essere e tempo", il libro più ripugnante che ho mai letto.

    Pensate che la ripresa della filosofia del linguaggio ci fu grazie a Carnap ed altri filosofi e scienziati del circolo di vienna (tra cui godel) che dopo una conferenza di heidegger decisero di esprimere il proprio dissenso per tutta quella metafisica superficiale
    Precisazione:
    il libro peggiore che io abbia mai letto è sempre di heidegger ma è "il nichilismo europeo".

  8. #8
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    E non fare l'offeso era una battuta

    E,comunque, a parte alcune parti "criticabili" è un libro ottimo e di ottimi spunti.
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  9. #9
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    Sempre sul libro di Faye

    C'est un travail extrêmement sérieux, documenté, qui mêle «réflexion philosophique et investigation historique», et appuie sa démonstration sur des conférences, des cours, des séminaires «inédits ou non traduits» des années 1933-35, ou quelques textes des années 40. Il ne saurait être résumé, tant il comporte, comme il sied à un acte d'accusation, de citations, de témoignages et d'attestations. Mais ses conclusions sont claires et nettes. Heidegger a «fait siennes les principales composantes du nazisme et de l'hitlérisme... il a prononcé «l'apologie du principe de l'hitlérisme, voire contribué à le forger, à savoir que la communauté du peuple se constitue dans le lien vivant qui l'unit à son Führer», il a légitimé la «sélection raciale», n'a pas compris ou nié la spécificité de la Shoah et a ouvert la voie au révisionnisme et au négationnisme. Cela peut sembler outrancier. Il est difficile cependant de ne pas frémir à la lecture de certains textes, où Heidegger dit entre autres que «l'agriculture est aujourd'hui une industrie d'alimentation motorisée, dans son essence la même chose que la fabrication de cadavres dans les chambres et les camps d'anéantissement, la même chose que le blocus et la réduction de pays à la famine, la même chose que la fabrication de bombes à hydrogène», qu'il existe «des hommes et des groupes d'hommes sans histoire» _ «les nègres, comme par exemple les Cafres» _ et que «ce que nous appelons "race" entretient une relation avec ce qui lie entre eux entre les membres du peuple _ conformément à leur origine _ par le corps et par le sang»...

    Robert Maggiori - Libération

 

 

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