Les religieux sont aussi présents sur le front
Nous gravissons une hauteur pour atteindre une position située près de Mardouni. Chemin faisant, nous apprenons que nous y rencontrerons également un aumônier militaire. Ayant atteint la position, je me mets à sa recherche et regarde tout autour de moi. Je ne distingue aucun ecclésiastique.
L’un des militaires lance alors : « voilà notre aumônier » en désignant un jeune homme chétif en uniforme. Je le regarde avec étonnement. En l’examinant attentivement, je finis par entrapercevoir un col ecclésiastique en dessous de sa vareuse militaire. Sentant mon hésitation, le religieux n’attend pas ma question et me lance : « Il n’y a dans la Bible aucun passage interdisant de prendre les armes pour défendre sa patrie, sa famille, sa religion ... Il y a un interdit : Tu ne tueras point, mais il ne concerne pas l’autodéfense. Aujourd’hui, la nation mène un combat pour sa défense. Ce n’est pas un combat de conquête territoriale mais international et religieux car on tente de nous détruire en tant qu’arméniens, en tant que chrétiens. Rares sont dans l’Histoire ces occasions où les religieux combattent aux côtés des soldats ».
Le hiéromoine Kéghart Hovhannissian se trouve sur les positions de Mardouni depuis le 1er Avril. Il nous déclare : « Prendre les armes est non seulement licite mais aussi louable lorsqu’il s’agit de défendre la patrie ... Je me dois, en tant qu’ecclésiastique, de prendre les armes et de me tenir aux côtés des militaires pour les inspirer et les encourager ».
Le père Kéghart est issu de l’Académie de théologie de saint Etchmiadzine. Originaire d’Erevan, il avait toujours pour habitude de se rendre au Karabakh à l’occasion de chaque vacance pour accomplir des retraites au monastère de Gantsassar. Depuis le mois de janvier, il sert dans une des garnisons du Karabakh. Les autres militaires affirment que la présence d’un religieux dans leurs rangs leur donne plus de force.
Aujourd’hui, plus que jamais, la foi doit se renforcer.
Les soldats ont édifié une petite chapelle à l’intérieur des lignes de fortifications. Ici, chaque jour, ils prient pour la paix, et avant chaque combat, pour demander la victoire.
D’après NEWS.am - Erevan, le 7 mai 2016
Traduction PS